PUVIRNITUQ signifie « putréfié ». C’est à cet endroit qu’un village complet d’Inuits succomba à la famine un hiver ; il n’y eut aucun survivant pour raconter l’événement. Le printemps suivant, les igloos fondirent, et on retrouva les corps, dont se dégageaient une forte odeur de pourriture. Alors on appela cet endroit Puvirnituq pour commémorer l’événement, encore que le nom ne soit pas très adéquat pour un village.
Les premiers Qallunaat (blancs) n’arrivèrent à Puvirnituq qu’en 1952. C’est vers cette époque que les Inuits commencèrent à vivre dans des maisons. Les matériaux de construction continuent d’y arriver chaque année.
La région de Puvirnituq est plane, la marée y est faible et les courants inexistants, si bien qu’on n’y récolte pas les moules, palourdes ou autres délices de la mer. Comme il n’y a pas de collines, les eaux côtières sont peu profondes et ceux qui ne connaissent pas la région hésitent à naviguer en mer. Mais, certains bateaux partent tout de même. Des signaux lumineux les guident, de sorte qu’ils peuvent regagner le village sans l’aide de guides inuits.
Les Puvirniturmiut (habitants de Puvirnituq) parlent leur langue traditionnelle. Très peu d’entre eux parlent l’anglais, mais certains étudient le français. La population inuite de Puvirnituq atteint près de 1 418 personnes. Le village compte deux églises, l’une anglicane et l’autre catholiquet. Il y a aussi un hôpital où travaillent trois ou quatre docteurs et une centaine d’employés, inuits et non-inuits.
On trouve à Puvirnituq deux magasins, la coopérative et le Northern, qui ont remplacé la Compagnie de la Baie d’Hudson. Il y a aussi un musée, où sont exposés les outils traditionnels des ancêtres. Il a été inauguré le 31 août 1978 par le ministre des Affaires autochtones de l’époque, Camille Laurin, alors que le Parti Québécois était au pouvoir.
Les habitants de Puvirnituq ont refusé de signer la Convention de la Baie James et du Nord québécois. En 1975, d’autres Inuits se sont précipités à Québec pour conclure cet accord, qui ne fut pas signé sur le territoire du Nunavik.
Voici les raisons pourquoi les Puvirniturmiut ont dit non : ils ne veulent renoncer ni à leurs valeurs ni à leurs terres ancestrales, et ils s’opposent à ce que leur territoire soit utilisé comme lieu de recherche par des gens d’une autre culture. En outre, les Inuits chassent et récoltent leur nourriture sur un territoire terrestre et marin très étendu.
Aujourd’hui, les Inuits s’entendent mieux entre eux et travaillent de concert à la mise en valeur du Nunavik ; mais au temps de la Convention, en 1975, de violentes batailles verbales firent rage.
Les Puvirniturmiut possèdent aussi des attelages de chiens et plusieurs d’entre eux s’en servent encore. Les Inuits du Nunavik sont heureux sur leur territoire sans arbres, car ils sont libres d’aller chasser où bon leur semble. Ils refusent que leur région soit détruite par le développement, surtout pour l’aménagement de barrages hydroélectriques.
j’ai aimé mon séjour à Puvirnituq. J’aime marché dans le village pour me rendre au travail depuis ma chambre d’hôtel de la COOP.